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 A day that I'm glad I survived | Rés. Abraham

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A day that I'm glad I survived | Rés. Abraham Vide
MessageSujet: A day that I'm glad I survived | Rés. Abraham   A day that I'm glad I survived | Rés. Abraham EmptyMar 2 Mar - 22:23

    Les heures s'écoulent comme les jours, lentes et identiques. Depuis combien de temps me terrais-je dans cet appartement qui n'est même pas mien? Mon agenda pourrait me le dire mais moi...moi...je semble vouloir l'ignorer. Ma vie n'est plus rythmée par les entraînements, les répétitions, les interviews. Je ne suis plus entouré par une troupe d'artistes. Je ne suis plus sur une scène, nimbé de lumière, ange blond gracile. Mes ailes ont été coupé, mon destin m'a été ravi. Une autre existence s'étale devant moi et elle a un arrière-goût bien amer.


    Toutes mes journées commencent au moment où la chaleur d'Abraham me quitte. Je sens son corps s'écarter du mien, son poids quitter le lit. Parfois, une main effleure mes cheveux, un souffle caresse ma nuque. Mais la plupart du temps, il s'éclipse en silence, espérant peut-être ne pas me réveiller. Derrière mes paupières closes, j'essaie d'éloigner rapidement les images fugitives d'un sommeil encore peuplé de rêves brisés et de cauchemars bien trop vivaces. Encore recroquevillé sous cette couverture qui n'est pas mienne, j'entends Abraham s'affairer dans la salle de bain, je distingue le glouglou de la cafetière et l'odeur d'arabica parvient à se frayer un chemin de la cuisine jusqu'à la chambre. Je ne bougerais pas. Pas avant qu'il ne soit parti. C'est déjà lui qui me met au lit, mon coeur ne peut supporter l'humiliation d'être déposé dans le fauteuil. J'ai dû rapidement me résoudre à ce rituel qui met mon âme en pièces. Enrouler mes bras autour du cou d'Abraham et m'y accrocher. Le laisser glisser une main contre mon dos brisé l'autre sous mes genoux. Me faire soulever de cette chaise à roulettes que j'abhorre et déposer délicatement dans le lit que nous partageons. Je ne lui ai jamais dit à quel point ses gestes, pourtant emplis de douceur, me faisaient hurler intérieurement. Mais c'était le seul moyen efficace et prompt que nous avons pu trouver. Une fois qu'Abraham a quitté l'appartement, alors, Aaron James s'active. Je peux toujours m'asseoir seul, me tenir relativement droit. Dieu merci, je n'ai pas besoin de ces corsets hideux et de ces coques de plastique qui font se tenir le dos droit. Le fauteuil (je ne peux encore l'appeler "mon" fauteuil) est près du lit, le frein est mis. Je n'ai qu'à soulever mes fesses du matelas et à m'y laisser tomber. Ensuite, je me contente d'agripper férocement mes jambes inutiles et à les glisser dans les cales pieds.

    La journée commence alors véritablement. Abraham me laisse toujours un petit déjeuner quasiment princier dans la cuisine. Je me contente d'une tasse de café et jette aux oiseaux les éventuelles viennoiseries rescapées. J'ai arrêté de regarder la télévision. Je suis physiquement handicapé, hors de question que ma cervelle suive. Je lis beaucoup, tout et n'importe quoi. Abraham me ramène des revues, il prétend que je dois garder un lien avec l'extérieur. Je passe du temps sur Internet. Dans les premières semaines, je fréquentais en anonyme un forum qui m'était consacré. J'ai arrêté mes visites lorsque je me suis rendu compte que le dernier message posté datait de plus d'une semaine. Comble de l'ironie, j'en étais l'auteur. Avant, chaque jour voyait son quota de connectés, on déversait sur ce forum les derniers ragots, on débattait de chacun de mes gestes, on décortiquait mes moindres paroles. Maintenant...la vie continuait, à quoi m'attendais-je? A ce que le monde pleure mon sort? A ce que le monde ne m'oublie pas? Quel imbécile. Nul n'est irremplaçable et j'en prend cruellement conscience. Je reçois quelques mails quotidiens. Des anciens contacts qui cherchent à me retrouver. Celui d'Eloïse, une ancienne partenaire, est l'un des seuls à ne pas exiger que je me mette à nu par boîte mail interposée. En fait, c'est la seule qui me donne envie de lui répondre. Il y a aussi Alexe qui attend que je sorte de ma retraite. Elle sait être persuasive mais je suis encore plus têtu qu'elle n'est motivée.


    Bref, les heures s'écoulent lentement et je les passe entre morne contemplation de cet extérieur dont je me suis volontairement coupé, somnolence dépressive, plongée masochiste dans des souvenirs que je ne revivrais jamais à travers les images sur papier glacée où je m'étalais. J'erre comme une âme en peine, fantôme monté sur roulettes tout juste bon à ne pas laisser le chaos envahir ces pièces. Jusqu'au retour d'Abraham je ne suis qu'ombre et dépression. J'attends avec l'impatience du chien que l'on laisse chez soi pour la journée le retour de mon policier, celui avec qui je me suis montré si abject lors de notre première rencontre. Combien de fois ai-je essayé de le remercier? Combien de fois les mots se sont perdus avant de franchir mes lèvres?

    Une demi-heure avant son retour, je nous fait livrer notre repas. Enfant gâté habitué des restos, je suis infichu de faire quelque chose de comestible. Ce soir, ça sera thaï...si possible devant un énième DVD qu'il aura taxé à un collègue. Alors que notre repas attend, encore chaud, sur la table basse du salon, j'entends ses pas dans l'escalier. Comme toujours mon coeur fait un bon lorsque sa main se pose sur la poignée, que le bouton tourne. Je comprends les chiens qui se ruent sur leurs maîtres en leur faisant la fête...je ne vaut pas mieux et c'est ce que je ferais si je le pouvais. J'accroche un sourire à mes lèvres et tourne la tête dans sa direction. Je suis sans cesse fasciné par sa stature imposante, cette sorte de force tranquille qui se dégage de son visage doux. Je me noierais dans son regard clair et je me damnerais pour prolonger ce sourire qu'il affiche lorsqu'il rentre chez lui.
    Posant les mains sur mes roues, je m'avance vers lui. J'entoure sa taille de mes bras, comme un môme étreint ses parents, comme un noyé s'accroche à une bouée, comme un chien vous accueille persuadé d'avoir été sur le point d'être abandonné.

    " Welcome Home, Abraham. "
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Abraham N. Neville

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MessageSujet: Re: A day that I'm glad I survived | Rés. Abraham   A day that I'm glad I survived | Rés. Abraham EmptyMar 2 Mar - 23:40

    Depuis déjà plusieurs mois, il y avait peu de chose qui incitait notre jeune policier à se réveiller le matin. Sa vie avait pris une telle tournure que parfois, il se demandait pourquoi il s'évertuait à lutter contre l'inévitable. Depuis son divorce, tout semblait s'effriter autour de lui et petit à petit, il perdait tout ce qui avait un jour rempli de couleur son quotidien. Il se laissait aller dans un espace clos et condamné duquel il ne ressortirait vraiment qu'après avoir rencontré le chemin d'un jeune danseur un peu trop arrogant, bouffé par le succès et par la célébrité qui lui montra un peu plus d'intérêt qu'il ne voulait bien le croire. De cette rencontre s'était découlé une amitié assez tendue qui planait entre l'indifférence et l'attirance mais qui nageait dans le superflu et les non-dits. Une relation dont Abraham s'était contenté pour combler un manque effroyable qui creusait ses appartements au plus profond de sa poitrine. Le manque de sa femme ! Quelle ignominie ! Lui qui avait déclaré haut et fort qu'il n'avait jamais éprouvé le moindre sentiment pour Millicent, voilà qu'il se mettait à regretter de ne plus l'avoir près de lui. Même si après quelque temps à se poser sérieusement des questions sur ses véritables orientations sexuelles, il avait réussi à comprendre que ce qu'il ne supportait plus n'était pas d'être loin de son ex-femme mais cette solitude qui le pesait de plus en plus. Il avait passé 2 années à se réveiller auprès de quelqu'un, et la coupure était trop vive, trop brûlante. Il en avait mis du temps à s'en remettre complètement...

    Aujourd'hui, il avait retrouvé un sens à tout ça, un but surtout, un objectif. L'amour n'avait rien à voir dans tout ça, mais Aaron avait d'une certaine manière bouleversé son quotidien et rendu son existence moins morne, moins terne. Ce qui lui était arrivé était tellement choquant que le jeune policier n'avait pu que s'éprendre de ce jeune garçon qui tombait de haut, de très haut. Une gloire sans pareille, une célébrité à en faire pâlir de jalousie la plupart d'entre nous et soudainement, tout s'arrêtait pour un malheureux accident. Le combat que menait aujourd'hui Aaron était la seule véritable raison qui obligeait Abraham à se réveiller. Admiratif, il ne pouvait pas entièrement vous décrire ce qu'il ressentait pour ce petit homme qu'il avait pris sous son aile depuis son accident mais il était sur d'éprouver des sentiments forts à son encontre. Il aimait le sentir contre lui lorsqu'il ouvrait les yeux le matin et aimait plus que tout le sentir contre lui lorsqu'il les fermait en s'endormant le soir. Il n'avait jamais vécu avec un homme de la sorte et les liens qui s'étaient peu à peu tissés entre eux rivalisaient pleinement avec les sentiments qu'il pensait ressentir pour son meilleur ami, Noah, qui n'était pas vraiment pour l'aménagement d'Aaron chez Abraham. Peu importait vraiment, finalement, ce que le policier pouvait ressentir puisque grâce à son ange blond, il s'était senti poussé à nouveau des ailes. Pour lui, il avait envie de rire à nouveau, de vivre encore plus et de profiter de chaque minutes, de chaque instants. Il partait travailler tous les jours en attendant impatiemment l'heure à laquelle il retrouverait celui qu'il considérait déjà comme son petit homme.

    Même si tout ne s'était jamais joué que sur la retenue entre eux, Abraham n'imaginait plus vraiment son quotidien sans le visage attendrissant d'Aaron. Ce dernier était fier et, de son passé, il avait gardé des séquelles. Son arrogance naturelle qui avait valu un très mauvais départ entre eux n'avait pas complètement disparu et Abraham évaluait à juste valeur les efforts que ça devait lui demander pour se laisser traiter comme quelqu'un de handicapé, d'infirme. Même si techniquement, il était en fauteuil roulant, Aaron avait gardé cet orgueil déplacé qui conduisait à des disputes incessantes entre eux lorsque Abraham lui démontrait un peu trop de... compassion !

    Ce matin là, comme tous les matins, il s'était réveillé avec la plus grande discrétion possible. Après avoir caresser le visage d'Aaron durant quelques secondes et le regarder tendrement, Abraham sorti du lit doucement. Il prit le temps de se doucher, et de se préparer avant de s'exiler dans la cuisine pour se faire à manger. Son salaire lui avait permis d'avoir un appartement plus ou moins grand, mais à la base, celui-ci n'était que pour une personne. Les pièces étaient donc rapprochées les unes des autres et les parois pas très insonorisées. Il savait qu'Aaron avait le sommeil difficile ces derniers temps et il ne pouvait que le comprendre tout en restant impuissant, malgré tout. Il enfila son manteau et lança un dernier coup d'oeil dans la chambre pour s'assurer que son ange blond dormait encore avant de prendre la route en direction du commissariat. Il avait la chance d'avoir obtenu une promotion très récemment et d'être passé officier en chef. Depuis, il n'avait plus à travailler de jour une semaine et de nuit la suivante, ainsi, ses horaires lui permettaient d'assurer à Aaron une présence quasi-permanente et de ne pas le laisser alors tout seul à ruminer dans son coin. Il espérait plus que tout qu'un jour ce dernier reprenne du poil de la bête et ressorte enfin le nez de sa prison "dorée", mais il n'allait pas forcer les choses. L'ancien danseur était assez grand pour prendre ses propres décisions et Abraham ne voulais surtout pas le brusquer, par l'inciter à faire des choses qui pourraient le rendre encore plus vulnérable. La journée s'envola à une vitesse folle et déjà, les aiguilles affichaient les 19 heures. Soupirant, Abraham quitta son bureau rapidement avant de s'arrêter dans un shop pour louer un film. Ils avaient pris ensemble l'habitude de se regarder des DVD qu'Abraham disait emprunté à des collègues pour ne pas avoir à justifier son envie de passer des soirées plus ou moins romantiques, suivant le regard qu'on posait sur ses instants volés entre les deux jeunes hommes. Arrivé devant son bâtiment, il senti son coeur battre à la chamade. Avec Aaron, il n'était jamais sur de faire tout correctement, le traitement que lui avait prescrit les médecins était la seule chose qu'il était sur de ne pas planter mais pour le reste... Il avançait à tâtons et ne savait pas tout à fait encore sur quel pied danser, mais avec le temps, peut-être. Il ne se faisait pas vraiment d'espoir, il marchait continuellement sur des oeufs et ce n'était pas prêt de s'arranger. Lorsqu'il poussa la porte de son appartement, il entendu Aaron se déplacer et sourit en coin. Chaque fois qu'il entendait les roulettes du fauteuil grincer sur son parquet, son coeur se serrait dans sa poitrine et son souffle se saturait un instant. Mais au moment même où il senti l'étreinte de son petit homme, il se calma instantanément et reprit sa respiration doucement. Il ferma les yeux et pressa ses deux mains sur l'arrière du crâne d'Aaron en le serrant contre lui.

    « ▬ Bonsoir Aaron »

    Il souri en coin puis le fixa dans les yeux. Il ôta son manteau et l'accrocha sur l'attache fixée contre le mur avant de se pencher vers Aaron pour l'embrasser fugacement. Il s'enfuit alors vers la cuisine et fit couler l'eau. Passant ses deux mains sous la fuite, il s'éclaboussa le visage doucement avant de se servir un verre.

    « ▬ Est-ce que ça va ? »

    Il s'était retourné dans la direction d'Aaron qui l'avait rejoins dans la cuisine et lui souriait. Ils vivaient la routine d'un couple normal, mais leur histoire n'avait rien de comparable avec ce qu'Abraham n'avait jamais pu vivre avec quelqu'un...
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A day that I'm glad I survived | Rés. Abraham Vide
MessageSujet: Re: A day that I'm glad I survived | Rés. Abraham   A day that I'm glad I survived | Rés. Abraham EmptyMer 3 Mar - 0:42

    Mon monde s'était déjà écroulé il y a des mois. Balayé. Pulvérisé. Le champagne et les petits fours raffinés avaient été remplacés par toute une gamme de médicaments "anti" quelque chose. Anti-douleurs, anti-antidépresseurs, anti-spasmodiques. Au contact d'Abraham...non, plutôt grâce à lui, un autre se bâtissait. Nous étions loin des paillettes, du showbiz, de la célébrité. Il n'avait rien à m'offrir mais me donnait tout. Aurais-je la force de devenir "banal"? Aurais-je le courage de me glisser dans cette nouvelle peau? Parviendrais-je à ravaler sarcasmes, arrogance et caprice? Parfois cela s'avérait difficile, parfois mon venin rejaillissait. La gentillesse et l'attention d'Abraham devenaient étouffantes, dérangeantes, gênantes. Me frapper du poing aurait été moins douloureux. Rien n'est plus sensible qu'un ego démesuré devant se rétracter.

    La tête posée contre le ventre d'Abraham, je fermais les yeux appréciant la fraîcheur de son manteau, l'odeur de l'extérieur, le rythme de sa respiration profonde. Mon étreinte se resserra lorsque ses mains se posèrent sur ma tête, ses doigts se glissant entre mes mèches blondes presque hirsutes. J'étais si "précieux" auparavant...maintenant, le moindre miroir me renvoyait une image, un reflet que je ne reconnaissais pas comme mien. " Bonsoir Aaron. " Relevant la tête, je croisais ce regard qui me vrillait l'estomac, m'attardais sur ces lèvres et ce sourire éclatant. J'adorais ce mélange de douceur, d'humanité et de force qui transparaissait dans ses expression. Je me serais levé pour apprécier la rugosité de ses joues mal rasées qui lui donnaient un air de baroudeur ou d'aventurier. Il recula d'un pas, retira son manteau pour l'accrocher à une patère (trop haute pour moi pensais-je avec aigreur) avant de se pencher vers moi. Un baiser...chaste, pur, innocent. Un effleurement léger qui me bouleversait, qui éloignait ma fierté et mon désormais coutumier sentiment d'infériorité. Pour un peu, je me serais presque senti...normal? Nous vivions une sorte de routine de couple, un ronron quotidien qui me faisait reprendre inconsciemment pied dans une réalité que je fuyais avec soin et désespoir. Je le suivis des yeux lorsqu'il battit presqu'en retraite dans la cuisine où je ne tardais pas à le rejoindre.

    Un verre à la main, le visage humide, il s'était adossé à l'évier, tourné vers moi, toujours souriant. " Est-ce-que ça va? " Que répondre? Si je lui disais l'entière vérité, je le blesserais, je l'inquiéterais. Et il y a une chose que je ne souhaite pas. C'est être la cause d'anxiété pour Abraham. Il faisait tellement (trop?) pour moi. Qui serais-je si je lui posais un poids supplémentaire sur les épaules? Je suis fils d'actrice. Je sais mentir. Je sais me cacher derrière une expression factice et pourtant sincère. Avec naturel, mes lèvres s'étire en un sourire rassurant, mes paupières se plissent de malice.


    " Très bien depuis que tu es là. " Voix calme et mesurée. Ton doux et chaleureux. Je mériterais presqu'un Oscar. Du pouce, j'indiquais le coin salon derrière moi. " Notre dîner nous attend. Je te rassure, je ne l'ai pas préparé. " Reposant les mains sur les roues, j'opère un demi-tour toujours périlleux dans cet endroit et poursuivait sur le ton de la conversation. " La soupe pékinoise froide rend malade, Abe. Vaudrait mieux se dépêcher. A moins... " Je lui jetais un coup d'œil amusé par dessus mon épaule. " A moins que tu n'aies envie de te faire porter pâle demain pour rester ici. "


    Un demi-sourire souleva un coin de mes lèvres. Je n'attendis pas sa réponse, de même que je ne m'étais volontairement pas mentionné dans cette phrase. Je ne pouvais décemment pas lui imposer de vive voix quoique ce soit. En quelques coups de poignet, j'atteignais la banquette où se trouvait une épaisse couverture sous laquelle nous nous blottissions du mieux que je le permettais. J'étais si souvent une gêne que même si ma position s'avérait loin d'être confortable, je préférais ne rien dire, rester blotti contre lui, humer l'odeur de sa peau, me sentir minuscule et protégé dans ses bras. Me penchant sur la table, je déballais rapidement notre double commande. Soupe pimentée tout juste tiède. Riz sauté aux crevettes. Beignets et biscuits de la chance aux conseils parfaitement farfelus. Une fois cela fait, pendant qu'il préparait les boissons et le DVD de la soirée, j'abandonnais le fauteuil roulant pour le canapé. Occupé comme il l'était, il n'assistait pas à cet acte que je considérais comme la plus cuisante des humiliations. Je me cognais fréquemment durant cette "opération" car j'étais trop empressé, je ne voulais pas qu'il assiste à cet affligeant spectacle. Peu importait la taille de l'ecchymose le lendemain, je n'en ressentais pas la douleur. Il était hors de question que je ne vois ne serait-ce que l'éclat fugitif d'une forme édulcorée de pitié. Abe avait essayé de m'aider...une fois. Une seule fois. Si j'avais pu le mordre, je l'aurais fait. Hargneux comme un roquet. Aussi venimeux qu'un serpent. Une infinie tristesse avait remplacé la compassion dans ses yeux bleus. Je ne m'en suis jamais excusé. Peut-être que je crois inconsciemment que mon état me permet tous les excès et me dispense de battre ma coulpe...Abraham a rapidement compris qu'il valait mieux m'ignorer le temps que je change de place.
    Enfin assis dans le canapé, je l'appelais doucement du bout des lèvres lui tendant sa soupe d'une main, tapotant la place à mes côtés de l'autre. Maintenant, il pouvait regarder. Mes hideuses jambes trop fines aux rotules saillantes, dont les muscles avaient fondus comme du beurre à cause de l'inaction étaient bien cachées sous la couverture.
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Abraham N. Neville

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MessageSujet: Re: A day that I'm glad I survived | Rés. Abraham   A day that I'm glad I survived | Rés. Abraham EmptyMer 3 Mar - 1:52

    Le plus compliqué lorsque l'on vivait avec une telle situation, c'est qu'on ne savait jamais comment véritablement s'en accommoder. Finalement, le plus gros problème ne résidait pas dans le fait qu'Aaron soit en chaise roulante, mais dans la façon qu'Abraham le traitait, le regardait et c'était là que le policier, à l'opposé même de son caractère un peu bourru, devait apprendre à marcher sur des oeufs. En faire suffisamment sans jamais en faire trop, il ne souhaitait pas qu'Aaron se sente délaissé mais il n'avait pas non plus envie de le regarder comme un enfant plutôt que comme un homme. Si le jeune danseur avait accepté de venir s'installer chez lui, c'était au prix d'un énorme effort dont Abraham mesurait tous les jours un peu plus la cause. Il savait qu'après un pareil accident, et avec l'assurance dont il avait toujours fait preuve, Aaron avait eu dû mal à accepter cette situation d'enclume plutôt que de plume. C'était une décision qui avait demandé du temps et à leurs débuts de "couple" non officiel, ils avaient connus quelques malentendus et souvent, leur histoire avait battu de l'aile sans jamais pourtant mal se finir. C'était touchant, une relation attendrissante et très fusionnelle qui les unissait sans même qu'il ne se rende compte. Perdus dans la peur d'en faire trop, Abraham ne se rendait pas compte que le tableau qu'ils peignaient à l'unisson était des plus flamboyants. Un mélange de couleur qu'ils harmonisaient avec la plus grande des délicatesse. C'était une fresque qu'ils construisaient ensemble même si ce n'était pas tous les jours facile.

    Nourrissant l'envie de traiter son petit homme comme quelqu'un d'adulte et de responsable, Abraham s'était laissé aller à quelque sacrifices qui lui coûtaient toujours énormément d'efforts, aussi ! Il faut savoir que si pour Aaron c'était une situation peu confortable que de se montrer vulnérable et impuissant, c'était une brûlure intense et incessante qui déchirait l'estomac d'Abraham que de ne pouvoir rien faire pour lui venir en l'aide sans se prendre sur le front les foudres d'un garçon trop fier et orgueilleux. Buvant doucement son verre, il regardait avec un mélange de compassion et d'indifférence celui qu'il considérait comme son petit protégé, son petit ange blond, sa raison de se battre encore sans ajouter un traitre mot durant son monologue sur le repas qui les attendait. Il étouffa un faible rire amusé lorsqu'il lui assura ne pas avoir fait le repas et retint ses mots qui ne désiraient que lancer une pique à son ami dans le genre "ça ne m'aurait pas étonné". Il y avait toujours entre eux une retenue qui les mettait, l'un comme l'autre, suffisamment mal à l'aise sans qu'Abraham n'en rajoute une couche. Lorsqu'il vit Aaron tourner sur ses roues, il esquissa un énième sourire en masquant la douleur qui l'oppressait dans un étau où l'oxygène venait à lui manquer. S'appuyant aux rebords de l'évier, il ferma les yeux en calmant sa respiration. Il savait qu'il avait devant lui quelques secondes avant de rejoindre le salon, il savait pertinemment qu'Aaron ne souhaitait pas se faire voir dans un état qu'il jugeait de pitoyable et pathétique bien que pour Abraham... ce n'était pas du tout le cas. Qu'importe, il souffrait à chaque bruit de muscle cognant contre la table, contre le sol, et à chaque gémissement plaintif de son ami. Il souffrait tant qu'une larme roula sur sa joue avant de s'écraser en silence dans l'eau déversée à l'intérieur du lavabo. Secouant le visage, il passa ses deux mains tremblantes sur ses yeux et se dirigea vers le salon...

    En y arrivant, il constata que son ange blond était déjà tout prêt et l'attendait patiemment. Il sourit en l'observant tendrement avant de prendre le temps d'installer le DVD dans le lecteur. Il mit en place les prises qu'il enlevait toujours par soucis d'économie et s'assit sur le canapé aux côtés d'Aaron. Il attrapa d'une main son bol de soupe et de l'autre, il maintenu la zappeuse fermement. Il s'efforçait de paraître aussi naturel et posé qu'il le pouvait en masquant son inquiétude sous des faux-sourires et en calmant ses tremblements qu'il affirmait être dus à l'arrêt brusque de la fumette.

    « ▬ Jeff m'a apporté un DVD plutôt sympa, d'après lui. Wanted, j'espère que ça te plaira, il avait l'air ravi de nous partager ça. »

    Jeff ? Un collègue de boulot qu'il n'avait plus vu depuis longtemps mais dont Aaron ne savait rien. Abraham n'avait aucune envie d'avouer à son ange qu'il chérissait ces instants si privilégiés qu'ils passaient tout deux en couple ni même de lui avouer que sa présence aujourd'hui, à ses côtés, lui était devenue plus que nécessaire.

    « ▬ Il m'a affirmé qu'Angelina était à... tomber ! »


    Il rit doucement. Lançant le film, il posa alors la zappette sur l'accoudoir et s'approcha d'Aaron en ménageant son bol pour ne rien renverser. Il embrassa son petit homme sur le front avant de lui lancer un clin d'oeil affectueux.

    « ▬ Bon apétit ! »

    Ce que ça fait du bien d'être à la maison, avec toi... Mais qui pouvait le savoir sinon Abraham ?
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A day that I'm glad I survived | Rés. Abraham Vide
MessageSujet: Re: A day that I'm glad I survived | Rés. Abraham   A day that I'm glad I survived | Rés. Abraham EmptyJeu 11 Mar - 18:12

    Je le suivais du regard tandis qu'il s'affairait aux branchements. J'avais toujours trouvé cela amusant, cette habitude de tout couper du secteur. Les soucis d'économie étaient quelque chose tout nouveau pour moi. Mes anciens goûts dispendieux, mes envies affreusement onéreuses, mes caprices de star étaient bien loin dorénavant. L'ancien Aaron aurait considéré cette nouvelle existence comme ascétique, presque spartiate et ennuyante à crever. Pourtant, je trouvais dans ces gestes du quotidien un charme inouï, il s'en dégageait une sensation de sécurité. L'éternité pourrait se perdre dans cette répétition inlassable. Bien qu'Abraham affiche une expression égale, je sais qu'il n'est pas rare qu'une larme roule sur sa joue, que ses dents se serrent en m'entendant me cogner, que son estomac se retourne lorsque je suis face à un obstacle que je ne pourrais surmonter seul. Nous vivons ensemble mais il y a toujours tant de non dits entre nous. Eviter de gêner, de froisser, de mettre en colère ou d'être douloureusement réaliste sur mes limites...tant de choses qui restent derrière nos lèvres closes...autant de petits démons capables de nous blesser mais que nous préférons l'un et l'autre retenir.


    Le canapé se creuse sous le poids d'Abraham et inexorablement, je glisse contre lui. Furtivement, mes yeux clairs se posent sur ses mains tremblantes qu'il s'efforce toujours de poser quelque part pour éviter que je ne le remarque. Adorable Abe...ce n'est pas dû uniquement au fait d'arrêter de fumer et je continue à jouer au dupe, au naïf, à l'ingénu. Nous ne sommes jamais complètement détendus. Lui fait sans cesse attention à ne pas froisser ma fierté, je m'efforce de ne pas révéler au grand jour mes limites et cette satanée peine qui me ronge lentement. "Wanted"? J'esquissais un sourire. J'ai vaguement entendu parler de ce film mais n'ai jamais eu l'occasion de le voir. A la réflexion à propos d'Angelina Jolie, je me contente d'un léger coup de coude dans les côtes en esquissant une grimace qu'Abe fait rapidement disparaître en m'embrassant sur le front. Je ne peux réprimer un léger frisson qui parcourt mes épaules, traversant le bas de mon cou et hérissant les cheveux fins de ma nuque. Comment fait-il cela? Quelle étrange magie est donc à l'oeuvre lorsque ses lèvres sèches et rudes se posent sur ma peau? Contre son épaule si forte, envahi par son odeur familière, j'ai la sensation de fondre, l'envie de m'abandonner complètement et de m'ouvrir totalement à cet homme. " Bon appétit ! " Je lève mon bol dans sa direction. La musique ronflante d'un écran de sélection emplit la pièce et tandis qu'Abraham lance le film, je commence à manger.


    Je ne peux m'empêcher de couler un regard sur le côté pour observer Abe, son profil. La façon dont il plisse le front, dont il fronce les sourcils ou se passe la langue sur les lèvres...raah je me fais penser à une vulgaire midinette éperdue espionnant celui qui hante ses pensées. Je connais presque par coeur la moindre de ses expression et mimiques. Ls yeux fermés je pourrais redéfinir ses traits, la plus petite mimique dont il fait preuve. Depuis mon accident, je suis devenu plus observateur, moins superficiel. Un bien pour un mal me diriez-vous. Mais que ne donnerais-je pas pour pouvoir l'accompagner ne serait-ce qu'une heure à l'extérieur. L'accompagner réellement et non pas être poussé par lui comme un enfant. Je me contenterais d'une heure de marche ou de footing, quelques minutes où je serais presqu'à sa hauteur, où il me suffirait de me hisser sur la pointe des pieds pour sentir son souffle sur mes lèvres, plonger mon regard dans le sien. Inconsciemment, je mordille le rebord du bol avant de détourner rapidement les yeux de son profil. Le rose pourrait me monter aux joues et j'aurais l'air aussi stupide qu'une pucelle le jour de sa nuit de noces. D'une traite, je finis le potage tout juste encore tiède qui a encore le mérite d'avoir des épices encore cruellement vivaces. Ceci expliquera mes soudaines couleurs. Posant le bol sur la table basse, je m'empare du bras d'Abraham, le soulève, me glisse en dessous et me love contre lui. Ma main se lève et effleure sa joue rugueuse qui se couvre d'une courte barbe de quelques jours. J'adore ce contact délicieusement désagréable. Les images défilent à l'écran sans que je n'en saisisse vraiment leur sens ou leur lien. Je lève les yeux sur Abe, mes doigts glissant le long de la ligne de la mâchoire, s'égarant dans son cou, s'avançant doucement vers les cheveux couvrant sa nuque.

    " Abraham..." Ma voix est devenue bien faible et mal assurée. Le genre de voix que l'on adopte lorsque l'on s'apprête à dire quelque chose d'important. Je me mordille la lèvre inférieure, une lutte terrible faisant rage en moi. Je ne l'ai jamais remercié, je n'ai jamais fait montre d'une quelconque forme de gratitude. Remercier équivaut à reconnaître le lien de dépendance qui m'unit à Abe. Un lien que j'ai toujours eu du mal à m'avouer. Aaron James Lockhart n'est pas de ceux qui s'attachent. Libre. Je n'ai eu de cesse de m'enivrer de ma liberté. " Je...je tiens à te... " Mes sourcils se froncent, ma bouche est sèche et le courage me fuit. Il n'y a rien de compliqué à dire merci. Je prends une profonde inspiration avant de nicher mon visage dans son cou. Mon souffle caresse son oreille. " Merci d'être là. "
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Abraham N. Neville

Abraham N. Neville

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I'm jealous
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A day that I'm glad I survived | Rés. Abraham Vide
MessageSujet: Re: A day that I'm glad I survived | Rés. Abraham   A day that I'm glad I survived | Rés. Abraham EmptyJeu 6 Mai - 16:15

    Ce n'était pas une situation des plus confortables, ni pour Aaron, ni pour Abraham. Mais qu'auraient-ils pu y faire à présent ? Ils s'étaient glissés tous deux dans une routine qui leur appartenait et qui les unissait si fort que ni l'un, ni l'autre, n'aurait pu se résigner à tourner les talons et à reprendre une vie de solitaire. La dépendance n'était pas seulement due au fait que sans Abraham, Aaron ne pouvait pas se mouvoir, mais reposait dans la dépendance qu'Aaron avait su imposée aux yeux d'Abraham qui aujourd'hui, ne pouvait plus imaginer vivre sans la présence de son ange blond dans son appartement lorsqu'il rentrait du travail. Une simple rencontre fortuite qui avait bouleversé toute une existence entière. Le hasard ou le destin, peu importe, à l'heure d'aujourd'hui, notre officier de police ne vivait plus que pour rendre la vie de son protégé moins lourde, moins pesante. Il ne respirait que dans l'intention de donner à son danseur l'oxygène dont il manquait cruellement depuis son accident, depuis qu'il avait perdu cette étincelle qui brillait si fort, autrefois, dans ses pupilles dilatées lorsqu'il se plaisait à raconter son parcours si extraordinairement hors norme. Ils n'avaient à l'époque partagé qu'une seule et unique nuit ensemble et pourtant, de cette simple et futile relation était née l'une des plus belles choses que notre jeune Neville n'avait jamais connues. Une passion bien plus forte que l'amour, la rage de vivre, de survivre dans un univers qui ne leur appartenait pas. Une relation interdite qu'Abraham n'assumait pas encore mais dans laquelle il se fondait entièrement. Lui, coeur si solitaire et ange déchu, qui avait dû refuser à l'amour qu'il portait pour son meilleur ami de toujours, Noah. Lui, qui s'était découvert homosexuel et qui avait alors automatiquement refoulé cette brûlante partie de lui qui ne demandait qu'à éclore, qu'à exploser. Dans les yeux d'Aaron, il apprenait doucement à maîtriser cette personne qu'il n'avait jamais connu. Un garçon sincère, attendrissant et responsable, bien loin du garçon si immature et arrogant qu'il avait toujours été. Il changeait, et il savait que sans Aaron, jamais il ne serait parvenu à se découvrir si différent, si humble... Un mal pour un bien ? Sûrement, d'autant plus que plus les jours filaient, et plus la situation se dénouait même s'il faudrait encore du temps avant qu'ils puissent se parler sans avoir peur de se blesser.

    Il avait bu son bol de soupe d'une traite, n'apportant guère attention à la chaleur du breuvage et à son goût cruellement épicé. Il était assis aux côtés d'un homme qui le rendait malade... malade de vivre comme jamais il ne l'avait été. Il ne pouvait s'empêcher de se sentir admiratif devant tant de courage et d'abnégation et pourtant. Il aurait aimé trouver le mots justes pour l'expliquer, pour le décrire, mais rien n'y faisait. Lorsqu'il avait pu, l'espace d'un si court instant, déposé un baiser mielleux et doux sur le front de son protégé, il avait senti son coeur s'emballer. Sentiments nouveaux, il n'était pas vraiment prêt à les affronter, mais n'avait pourtant pas le choix. Devant l'effervescence de cette passion qui ne cessait de s'accroître en lui, Abraham se sentait nu, vulnérable et si injustement déconfit. Il aurait voulu avoir la force nécessaire d'affronter tout ça sans en souffrir, de pouvoir regarder Aaron et de l'aider à vivre à nouveau, l'encourager dans ses démarches, sans avoir à masquer les larmes qui ne cessaient de couler une fois la solitude venue. Il aurait voulu être suffisamment fort pour pouvoir porter à bout de bras son petit ange blond sans jamais défaillir, et trouver alors toujours les mots justes pour le calmer, pour le rassurer et le réconforter. Impuissant, faible et chétif, il se sentait clairement démuni face à ces obstacles qu'ils ne cessaient de rencontrer. La routine dans laquelle ils s'étaient ancrée aujourd'hui ne suffisait pas à rassurer Abraham qui ne pouvait s'empêcher de douter. Et si Aaron n'avait pas mieux fait de se faire suivre par un véritable professionnel, quelqu'un qui aurait pu le conseiller bien mieux que lui ? Et si Aaron ne perdait pas son temps à vivre sous l'aile d'un garçon comme lui, si instable ? Les questions se bousculaient au rythme du défilement des images devant lui. Les soirées DVD ne lui procuraient qu'une bonne excuse pour occuper le regard d'Aaron sur un écran pendant que lui, de son côté, se déchargeait d'un quotidien lourd à porter sur des épaules pourtant si musclées...

    Il avait senti la main d'Aaron se poser sur son bras et ne put réprimer un frémissement. Chacun de leur contact provoquait en lui l'envie, le désir et la passion. Il avait envie de ce corps, envie de sentir les lèvres d'Aaron se poser sur les siennes, de lui donner cet instant de plaisir si pur et intense, envie de le faire vibrer et de s'unir à lui d'une manière bien plus concrète. Et à chacun de leur contact, il se surprenait à faire preuve d'une telle résistance qu'il ne se reconnaissait que très peu. Depuis l'arrivée d'Aaron dans sa vie, il avait tellement changé qu'il lui était impossible de comprendre comment il avait pu un jour être l'enfant pourri gâté et abruti qu'il avait été il y a quelques années. Il avait passé son bras autour d'Aaron et l'avait senti se lover contre lui. Il avait de l'autre main reposé le bol sur la table et de ses lèvres déposé un baiser sur le crâne d'Aaron. L'atmosphère se détendait peu à peu même si les mains d'Abraham ne pouvaient cesser de trembler. La peur de blesser, de toucher et de faire mal était perpétuellement présente et combien même il aurait voulu trouver la force de surpasser cette angoisse, il n'y faisait fi. Doucement, il avait senti le visage d'Aaron se tourner vers lui et avait alors plongé ses yeux dans les yeux. Il l'avait appelé d'une voix si douce qu'Abraham chavira, gardant son calme, il l'avait écouté le remercier pour la première fois depuis qu'il s'était installé ici. Le baume au coeur, il senti les larmes remonter et se coucher sur les rebords de ses paupières mais se retint. Il leva les yeux au plafond et prit une dose de respiration avant de ramener le visage de son protégé contre le sien grâce à son index, déposé délicatement sous le menton d'Aaron. Il avait alors plongé ses yeux dans les siens et lui avait sourit.

    "Merci à toi Aaron..." lui avait-il susurré d'une voix aussi douce et légère qu'un murmure avant d'avancer son visage contre le sien. Délicatement, et pour la première fois depuis longtemps, il avait cédé à la tentation et avait déposé un délicat baiser sur les lèvre de son amant. Un baiser si doux, et si passionné que soudainement, tout avait disparu. L'angoisse, l'accident, l'appartement, ils n'étaient plus que tous les deux dans une bulle si cotonneuse qu'Abraham souhaita ne jamais la voir éclater (L)

    Spoiler:
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