" Comment j'étais arrivé ici, alors que j'avais tout ce dont je désirais en Australie, le succès, l'argent, et un avenir tout tracé ? Je me le suis demandé bien dès fois, même si la réponse pourrait paraitre évident pour la plupart du monde. Ma petite soeur étant morte, je n'avais plus rien qui me retenais la bas mis à part la culpabilité, et la sécurité. Tout le monde pensait que je fuyais après le drame qui m'avait arraché ma seule famille mais il avait faux, il s'agissait plus d'aller de l'avant et de chercher un nouveau défi car Lena n'aurait jamais voulu que je me contente de si peu, si je pouvais avoir le monde, et elle était morte par ma faute, alors je lui devais bien cela au moins.

Mais avant, je dois faire un point sur ma vie, je suis né prêt de Sydney, mes parents n'étaient pas des plus riches, et même si ils étaient aimants et qu'on ne manquait jamais de nourriture dans notre assiette, mais j'avais toujours envié ses gens qui pouvait avoir tout ce qu'il voulait sans faire le moindre effort, je rêvais de pouvoir voyager quand l'envie m'en prenait, de pouvoir avoir tous ses objets derniers cris, mais tous ses désirs de gamins immatures et égoïstes se sont vite dissipés, parce que la vie m'a rappelé très vite que les choses que la vie vous offre, peuvent bien plus souvent être importants que tous ses artifices futiles. J'avais dix huit ans, et je pensais partir pour une école de beaux arts, le dessin et la peinture avait toujours été une passion profondément encrés au fond de moi. Mais mes parents ont eu cette accident de voiture, ma petite soeur Lena était avec eux, et elle fut la seule à survivre, même si elle a perdue la vue, et puisque j'étais majeur et qu'elle n'avait que 14 ans, j'ai mis mes rêves de côté pour m'occuper d'elle. Je devais pour la première fois de ma vie, oublié mes désirs égoïstes et pensait à quelqu'un d'autre.

J'ai pris un boulot dans un bar du coin, mais ma petite soeur m'a encouragé à continuer à peindre, et comme je ne savais pas lui dire non, j'ai continué, jusqu'à un jour où j'ai reçu la visite de ce type, il faisait un peu tâche dans mon bar de quartier, avec son costume impeccable et je n'ai pas vraiment compris avant qu'il me sorte un sourire de requin et un chèque, me disant qu'il était intéressé par quelques unes de mes toiles. J'ai mis un peu de temps à savoir que ma petite soeur avait pris sur elle, de faire exposer mes œuvres dans une galerie de Sydney, derrière mon dos. J'étais à la fois furieux, et reconnaissant, et c'est dans un discours rassurant et amusée, qu'elle m'a assurait que même si elle ne voyait plus maintenant, elle savait pour acquis que mes toiles étaient des merveilles, de ce qu'elle se souvenait, et que même si elle était heureuse que j'ai pris soin d'elle, elle ne voulait pas que je gâches ma vie dans un cloaque comme celui ou je bossais.

Après cette rencontre, ma vie a prit un drôle de tournant, ce type m'a présenté à d'autres collectionneurs d'arts, et plus vite que je ne pensais, j'ai pu quitté mon boulot, et nous offrir une vie plus confortable à ma petite soeur et moi. Les choses allaient bien pour nous, et je pouvais peindre aussi souvent que je voulais, je ne me limitais plus mais je n'avais pas conscience alors à l'époque d'attirer les jalousies de certains après tout, je n'étais rien et du jour au lendemain, de véritables opportunités et une gloire que je n'avais pas demandé s'offrait à moi. Mais j'étais tellement insouciant et heureux de la manne en or qui s'offrait à moi, que j'étais bête et stupide, et imprudent.

Quand mon atelier a pris feu, ce soir là, j'avais laissé ma jeune soeur de 18 ans, seule à la maison, parce que j'avais encore un vernissage ou je me devais d'être, et je n'avais aucune idée que ce soir là, une fois de plus, on m'arracherait ce qui me restait de famille. Lena avait été à la recherche d'une de mes toiles, une peinture de mes parents que j'avais fait, et que je refusais d'accrocher dans notre maison, une peinture qu'elle était incapable de voir comme je lui avait dit avec véhémence lors de la dispute qui fut notre dernière conversation. J'avais vu son air triste, et je pense comprendre maintenant pourquoi elle désirait tant que je l'accroche, je savais qu'elle aurait été plus là pour me rappeler ce que j'avais été que pour elle, pour me rappeler de ne pas me laisser noyer par tout ce qui s'offrait à moi, pour ne pas me perdre moi même. Et Lena était dans mon atelier à la recherche de cette fameuse toile quand l'incendie s'est déclaré, un incendie d'origine criminelle comme me l'apprendra la police, un incendie qui m'était destiné. Elle n'a probablement pas pu sortir, perdant son orientation à cause de l'odeur de fumée, à cause de la chaleur déstabilisante. Elle est morte par ma faute, parce que je n'étais pas assez prudent, parce que j'ai eu l'audace de croire que personne ne pouvait m'atteindre.

Après son enterrement, j'ai fait mes valises, liquidait mes économies et prenait le premier avion pour Londres. Parce que c'était à l'autre bout du monde, parce que c'était à l'exact opposé d'où je venais, parce que je voulais conquérir le monde grâce à mon talent comme elle me l'avait toujours demandé, sans m'y perdre moi même. Parce que j'avais envie d'oublier que je n'ai pas su la protéger comme il le fallait, alors peut être que dans un sens, il avait tous raison, je fuyais, mais qu'importe, l'essentiel est que je suis bien décidé à devenir l'artiste dont tout le monde à le nom à la bouche, même si je commence à perdre mon inspiration, je n'ai plus l'encouragement chaleureux de ma soeur, et ma muse reste si inaccessible que je n'arrives pas à stimuler ma créativité. "