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| Sujet: « pleine lune » PV. chrysalde Lun 4 Jan - 0:16 | |
| « pleine lune » | temps ▥ date ▥ saison ▥ heure ▥ | -6°C ; vingt neuf décembre ; hiver ; 01.31 PM ; |
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La nuit tombe, ses paupières restent ouvertes. Ses doigts s'emparent de la télécommande. La télévision est éteinte. Il grimpe à l'étage, dans sa chambre, tire les stores, se glisse sous les couvertures. Ses yeux se ferment. Son corps est immobile, son esprit enchaîne les montages russes. Son corps bascule d'un coté, d'un autre, se positionne sur le dos, de biais, mais Morphée manque sa cible à chaque fois. Alors, pour mettre un terme à ce tapage crânien, il s'extirpe du lit, enfile une tenue de ville et s'enfonce dans la nuit. Dans la rue, sa pénombre est contrecarrée par l'aura des lampadaires. Attirés par la chaleur et la lumière, Machiavel remarque le vol meurtrier des insectes. Ils courent à leur perte en cherchant à se protéger des ténèbres. L'idée retrousse son nez. Dans ses mains : son écharpe. Il ne l'enroula autour de son cou qu'une fois arrivé au parc. Quant il comprit que suivre le chemin graveleux tracé pour les personnes dociles le dérangeait, il se décala. Dans la précipitation qui l'avait poussée à sortir de chez lui, il en avait oublié son blouson au profit d'une petite veste d'été. Un coup de vent, il frissonne, un contact avec le givre déposé sur les branches d'un arbre, il a la chair de poule. « L'été. » Il en rêve. Levant les yeux au ciel, son regard rencontre la lune. Le ciel dégagé permet de dessiner la totalité de sa forme. « Pleine lune. » Tout s'explique. Les gens dorment mal la lune pleine, c'est bien connu. Un banc. Il s'y attarde un instant. Le temps de caler son dos contre son dossier, de basculer sa tête en arrière et de fermer les yeux. Morphée. Enfin. Maligne comme un singe, elle profite de ces paupières closes pour fermer toutes les portes de ce subconscient. Mais le dessein du hasard est tout autre. Le ciel déverse son lot quotidien de flocons. La neige pèse et rougit. L'endormi ne le reste pas longtemps. Il éternue, se relève et entame le chemin du retour. Somnolant, il prend la mauvaise direction. Ses yeux à demi-ouverts ne voient presque rien. Son pied glisse, son corps bascule. Le mal est fait. Trempé, il se relève. La vase et la boue tâchent ses doigts. « Le lac ? Si près ? » Passablement irrité, d'un revers de main, il tente d'essuyer son visage glacé. Au final, il tâche sa joue de ses mains souillés. Parfois, il vaut mieux rester coucher.
Dernière édition par Machiavel H. Lancaster le Jeu 7 Jan - 12:56, édité 1 fois |
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e. chrysalde béjart CHRYSALDE ♦ les apparences sont parfois trompeuses
Messages : 309 Âge : 29
| Sujet: Re: « pleine lune » PV. chrysalde Lun 4 Jan - 23:48 | |
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Un gresillement. Chrysalde se reveilla en sursaut. La neige venait d'envahir l'écran de télévision. Titanic était fini. Elle rejeta le plaid à ses pieds et se leva du canapé. Elle vérifia l'heure. Une heure du matin. Etait-il déjà si tard? Une montre ne ment jamais. Du moins quand elle est à l'heure. Et celle-ci était toujours à l'heure donc, elle ne mentait pas. CQFD. De plus, la nuit noire et l'eclairage orangé des lampadaires à sodium dans la rue ne mentaient pas non plus. Elle alla dans la salle de bain et se passa de l'eau sur la visage, très délicatement, comme le font les belles femmes dans les films. Il était une heure du matin et elle n'avait absolument pas sommeil. Le fait d'avoir un homme devait l'aider à mieux tenir la fatigue. A moins que ce ne soit qu'elle avait dormi durant la presque totalité du film. Allez savoir. Elle décida qu'aller faire un tour ne pourrait lui faire que du bien. Corneille était parti pour un voyage de deux jours dans le cadre de son travail, elle ne pouvait pas lui demander de l'accompagner. Sortir seule dans la nuit noire à une heure si tardive (ou si matinale tout dépend de comment on voit les choses) nétait certes pas la chose à faire la plus avisée de la part d'une femme jeune et pour le mons jolie. Seulement Chrysalde n'était pas n'importe quelle jeune femme pour le moins jolie et elle fit donc abstraction des règles le temps d'une sortie. Au pire elle laisserait ses instincts de guerrier(e) reprendre le dessus. Elle ne se changea pas. A quoi bon? Elle était vêtue d'une chemise en coton blanche vaguement rayée de bleue et d'un jean emprunté à son Corneille. Elle enfila rapidement une paire de baskets et un long manteaux rembourré de polaire. Non, à cet instant précis elle n'avait rien d'une diva aux attraits visibles foulant le tapis rouge. Néanmoins elle jugea que cela ferait l'affaire pour une sortie nocturne. Après tout, elle n'avait prévu de voir personne. Et quand bien même elle croiserai un quelconque personnage, l'obscurité et son long manteaux seraient ses amis. Elle pris soin de glisser ses clés dans la poche mais ne s'embarassa de rien d'autre. Elle marcha jusqu'au parc. Le froid ambiant lui mordillait le bout des oreilles et irritait ses joues. Elle frissonait. Elle leva la tête. Le ciel était noir, d'un noir d'encre et pas un seul nuage ne se profilait à l'horizon. Le lendemain allait être une journée ensoleillée. Ses yeux croisèrent l'astre de la nuit, revêtu de son entier costume. "La pleine lune". Chrysalde sourit. Dehors, le soir un jour de pleine lune. Digne d'un film d'horreur. Très vite, l'allée de graviers l'ennuya. De plus elle trouvait l'éclairage trop violent et pour le moins inutile. Elle sortit donc des sentiers battus. A travers ses baskets, elle sentait l'humidité de l'herbe. Il avait plu aujourd'hui. Les chênes et les sapins semblaient s'écarter à mesure qu'elle avancait et elle se plaisait à leur faire de grandes révérances. De toute façon, personne ne risquait de la surprendre. Un bruit d'eau. Une éclaboussure. Quelqu'un qui tombe à l'eau. Des jurons. Chrysalde se précipita vers l'endroit oùelle avait entendu le bruit. Le Lac. Dire que pendant tout ce temps elle longeait le lac. elle ne s'en serait pas doutée. elle vit une silhouette se redresser dans la pénombre, dégoulinante, pestant. Elle s'approcha. Trempé jusqu'aux os, un jeune homme lui faisait face. Pour un peu elle aurait pris peur devant son visage à moitié couvert de boue, ses habits dégoulinants et son air grognon. Air grognon pour le moins familier d'ailleurs. c h r y s a l d e . - « Ho mon Dieu. Vous allez bien? Vous devez avoir froid! Tenez prenez ça. Qu'est-ce qui vous a pris de vous jeter dans l'eau? » Panique. Elle lui porta secours, ne sachant que faire d'autre. Dans sa précipitation, elle oublia tous ses principes et toutes les lois de bienscéance. Elle enleva son pantalon en dessous de son manteau et le tendit à son interlocuteur. Il devrait lui aller puisque c'était celui de Corneille. Et puis, il ne pouvait décemment pas rester comme cela, il était comme un chat mouillé. Un sursaut. Ses joues rougissent. Elle a reconnu l'homme du lac.
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