Lucrèce H. Lancaster & Ulysse K. Woodville Le 4 Décembre Au soir

Lucrèce travaillait ce soir, elle n'aimait pas vraiment les gardes de nuit mais, elle était bien obligée de les faire si elle voulait devenir médecin un jour. Elle entra dans le hall des urgences où elle travaillait depuis six mois maintenant. Son rêve était de devenir pédiatre urgentiste et elle était fière de dire qu'elle était l'une des meilleures. Elle se secoua pour faire tomber la neige qui s'était accumulé dans ses cheveux noirs. Le temps n'était pas allé en s'arrangeant et elle savait donc que ce soir, les internes n'allaient pas passer leur nuit à jouer au poker pour passer le temps en misant les cas les plus intéressants. Non ce soir, ils allaient sauver des vies. Car, temps de neige voulait dire accident, hypothermie et jambes cassées. Elle entra et sentit tout de suite la chaleur venir la réchauffer. Elle se prépara rapidement et se dirigea vers l'accueil qui était totalement vide et calme, il faut dire qu'il était encore relativement tôt.

Elle prit son bipper et annonça qu'elle allait travailler à ces dossiers. En fait, elle avait décidé d'aller voir Ulysse, le directeur de l'hôpital mais également son mentor. Elle n'aimait pas trop en parler devant les autres, elle ne voulait pas croire qu'elle faisait du lèche botte ou qu'Ulysse la favorisait ce qui n'était pas le cas, elle travaillait dur pour obtenir ces résultats. C'est la raison pour laquelle, elle garda sa visite secrète. Elle arriva rapidement dans les couloirs de l'administration, ils étaient vide et sombre, mais elle savait qu'elle y trouverait le jeune homme qui ne quittait pas son bureau avant 21h-22h après avoir pris connaissance de tout ce qui s'était passé dans la journée. Elle prit quand même le temps de frapper à la porte et elle entra tranquillement après qu'il l'ai invité. Elle ne l'avait pas vu depuis plusieurs jours et elle lui fit un grand sourire.

- Bonsoir Ulysse, je ne te dérange pas ?

Comme elle s'y attendait, il était plongé dans un rapport, ainsi, elle se lova dans un des fauteuils et attendit patiemment qu'il termine. Bien entendu, quand il y avait du monde, elle l'appelait M. Woodville et surtout elle le vouvoyait mais, quand ils étaient seuls tous les deux elle se permettait une certaine familiarité. Elle avait envie d'avoir de ces nouvelles, mais aussi de discuter de ces derniers cas qui l'avait fortement troublée, elle était hypersensible et avait encore parfois du mal à ne pas réussir à sauver quelqu'un.

Une journée de travail comme les autres. Voilà ce qu'avait fait Ulysse de sa journée. La matinée avait commencé avec les comptables de l'hôpital, qui comme chaque semaine tenaient à mettre en ordre les affaires de l'endroit avec le chef. Ses réunions étaient selon Ulysse les plus inutiles, il serait bien plus utile en salle d'opération plutôt qu'assis dans ses grands et confortables fauteuils pendant des heures. Quand il avait repris les rênes de l'hôpital, ce dernier n'était pas dans le meilleur de ses états. Mais avec beaucoup d'efforts de la part de tout le monde et de l'argent qu'il avait mis de côté pour lui-même, il avait réussi à le remettre sur pied en quelque temps. L'après-midi avait continué avec un tour aux urgences, il avait pris cette habitude de faire un tour pour voir lui-même l'étendue des dégâts et si ses internes se débrouillaient sans lui. D'ailleurs, beaucoup d'entre eux avait peur de lui pour une raison inconnue. Alors, cela le faisait sourire d'en voir trembler quand il leur demandait un dossier.
Enfin, là n'était pas ça plus grande préoccupation lorsqu'il était au travail. Le seul endroit où il pouvait oublier tout le reste et complètement se concentrer sur la vie de ses patients et le fait qu'ils passent un 'bon séjour'. Autant dire simplement, que les journées d'Ulysse n'étaient pas des plus reposantes. C'est ainsi donc, qu'il finit par se rendre à son bureau. N'y ayant pas mis les pieds depuis le matin 6h00, le bureau était froid et vide de toute vie. Il commença donc par allumer le plafonnier et par la suite sa lampe de bureau. Sur ce dernier reposé déjà un petit paquet, tous les rapports des opérations de la journée. Il frotta ses yeux un instant, histoire de s'adapter à la nouvelle luminosité de la pièce et s'installa dans son fauteuil. Fatigué de sa journée et de la nuit précédente qu'il avait passé à lire les comptes rendus des autres médecins sur le mois précédents, Ulysse ferma ses yeux et balança un instant sa tête en arrière. Il avait besoin de calme et de repos, c'était évident. Mais il ne se reposerait pas avant d'avoir tout fait. Alors, après une dizaine de minutes, il pris le premier dossier sur le haut de la liste et entreprit de le lire quand il entendit quelqu'un frappait à la porte de son bureau, ne prenant pas la peine de relever la tête il invita l'inconnu à entrer. Comme il entendit un pas léger, curieux de découvrir de qui il pouvait bien s'agir, il releva la tête de son dossier et fit un grand sourire à la jeune femme qui se trouvait dans son bureau, face à lui. Cela lui fit plaisir de la voir, il ne l'avait pas vu depuis quelques jours bien trop occuper à droite et à gauche pour prendre du temps et parler avec elle. Aussi quand il la vit s'installer dans un des deux fauteuils présents devant son bureau il ne cessa pas de sourire. Alors, elle lui demanda si elle ne le dérangeait pas. « Tu ne me dérange jamais Lucrèce tu le sais. ». Au contraire de cela, passer un petit moment avec elle apaisait la plupart de ses journées. Et il ne pensait pas au côté sexuel de leurs rencontres, mais plus au fait de lui donner des conseils quant à sa manière d'appliquer leur savoir commun.