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« Seigneur, quel beau bébé ! Probablement le plus beau du monde ! ». Penché sur le berceau, l’heureux père du nourrisson souriait. Pourtant, il venait de parcourir les 340 km qui le séparaient de sa femme avec appréhension… //FLASHBACK\\ La sonnerie d’un Blackberry résonne, en plein milieu de la réunion. Personne n’ose prononcer une parole. Car c’est le PDG qui se lève et sort pour répondre. Intrigués, les employés ne bougent pas, ne respirent presque plus. A travers la vitre, ils peuvent voir le visage du patron s‘illuminer, puis se changer en une déception à peine masquée. « Félicitations ! » annonce une voix en français au bout du fil, « vous êtes papa ! ». Joie immense. « C’est une fille ! ». La mine déconfite, il raccroche. Il quitta Londres dans la demi-heure, direction Paris.

Il avait voulait un garçon, pour reprendre les affaires familiales, il avait une fille. Dans le jet dépêché à son intention, il avait eu tout le loisir de se faire à l’idée. Et tout le loisir pour reconsidérer ses plans. Un homme pouvait diriger d’une main de fer un empire grandissant, une femme pourrait asseoir l’autorité d’un homme. Sa fille serait l’agneau innocent, l’icône de sa marque. Elle devra être considérée comme la plus belle femme du monde, celle que tout les hommes rêvent d’avoir dans leur lit, sans portant pouvoir la toucher. Elle devra incarner la perfection, être celle que toutes les filles rêvent de devenir. Par chance, la nature avait bien pourvue Miss Desjoyaux. Assise dans son lit d’hopital, la mère souriait. Il n’avait rien remarqué ! Elle soupira de soulagement. Qu’aurait-il fait s’il savait que l’enfant était celui d’un Lord anglais, venu visiter son mari absent ? Il ne l’aurait pas reconnue, ou pire, il les aurait rejetées.

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Cher Journal,
J’ai 18 ans aujourd’hui. Bon, c’est peut être un peu vieux pour commencer la rédaction d’un journal, mais je vais tenter de rattraper le temps perdu. Je prends l’engagement de tout raconter sans fard et sans strass. Si quelqu’un tombe sur ce journal, à coup sûr, il le vendra pour quelques milliers… Peut être est-ce pour cela que je l’écris d’ailleurs… Pour que tous découvre que je ne suis pas que l’égérie d’une grande marque ! Que je suis une simple jeune femme. Mais je risquerais aussi de couler l’entreprise en laissant ce document au public. Car ma vie est rythmée par les secrets.

Ma carrière de mannequin remonte à 18 ans ! Dès ma naissance, mon image a été visible partout dans le monde. Petit bébé angélique pour les grandes marques de couches, bébé sérieux pour les promotions de banques, bébé heureux dans la toute nouvelle voiture, j’ai grandi sous les projecteurs. Ma plus grande admiratrice ? Non, ce n’est pas ma mère, c’est mon agent, Rose Newton, une américaine. Elle me suit depuis le berceau, jouant souvent le rôle de baby-sitter plus que d’agent. Ainsi lorsque je repense à mon passé professionnelle, son visage est le premier qui me revient. Ma vie personnelle est moins palpitante. J’ai suivi les cours à la maison, j’ai grandi à Paris et je parle couramment plusieurs langues : français, anglais, allemand, espagnol, italien, portugais, chinois et japonais. Pourquoi tout cela ? Ma mère est une maniaque des langues et m’a forcée à en apprendre un maximum. La seule langue que je n’ai pas acceptée est le russe. Trop brutal. Mes hobbies ? Karaté, yoga, équitation, solfège et… régime drastique. Pour garder la ligne. Encore une obligation maternelle… Jusqu’à environ 7 ans, j’ai grandis sans me poser de question sur l’absence de mon père. Je ne le voyais en effet d’un fois tout les deux mois. Je compris un peu plus tard qu’il travaillait dans une banque à Londres. Enfin, pardon, qu’il dirigeait une grande société financière, très fructueuse. Malheureusement, un article douteux est apparu dans le Times, sur un détournement d’argent et l’établissement coula. Ma réputation aussi par la même occasion. Nous étions ruinés et mes parents utilisaient l’argent que j’avais accumulé lors des séances photos pour vivre au même rythme. Rose est restée avec nous toute cette période. Lorsque je lui demande pourquoi, elle me dit qu'elle n'avait pas pu se résoudre à m'abandonner. Il faut dire que l’argent de mes grands parents paternels a aussi beaucoup aidé. Les propriétaires du Trianon devaient bien aider leur rejeton, non ? Vous devez surement vous demander comment j’en suis arrivée là, visible sur tous les posters et spots TV… Lorsque j’eus 16 ans, nous avons déménagé. Direction Pays de Galles, dans une petite bourgade dont je ne me souviens même plus le nom, pluvieuse et ennuyeuse. Alors que nous commencions à nous faire à la vie des petites gens, un vieil ami à mon père nous rendit visite. C’était Lord Mc Adams. Il voulait créer une société mais n’avait aucune idée pour se lancer. Il était venu chercher de l’aide auprès de ma mère, particulièrement. Quand il est arrivé dans la maison, moi je prenais un bain à l’odeur de rose et d’iris. Et lorsque je suis descendu pour dire bonjour et me présenter, il s’est écrié « J’ai trouvé ! ». Je n’avais à l’époque pas compris le sens de ces mots, pour ma famille comme pour moi. Mon père est devenu l’associé de Lord Mc Adams, et moi, je suis leur image, l’icône dont mon père a toujours rêvé. Voila où j’en suis aujourd’hui. J’avoue parfois vouloir disparaître, devenir une jeune fille lambda, mais c’est quasiment impossible. En attendant, je pars pour l’université, en biochimie. Certains disent que les scientifiques ne prêtent pas attention au monde people. Peut-être passerais-je inaperçue… Le reste sera à découvrir... Au fil des pages que j'écrirais !